
En France, la longue durée reste la plus sûre et stable, tandis que la courte durée est plus rentable mais contraignante et incertaine. À l’étranger, comme à Dubaï, la courte durée est plus simple et réellement avantageuse.
C’est un débat récurrent chez les investisseurs : vaut-il mieux louer en courte durée (Airbnb, location saisonnière, location à la nuitée) ou privilégier la location longue durée classique ? Les promesses sont alléchantes du côté de la courte durée, mais la réalité est bien plus contrastée, surtout en France. Pour comprendre quel modèle correspond le mieux à votre stratégie, il faut analyser à la fois la rentabilité, la sécurité et le cadre réglementaire.
La location longue durée reste le modèle le plus classique. On signe un bail d’un an (ou trois ans selon le type de location) et on perçoit chaque mois un loyer fixe. L’avantage, c’est la visibilité : on sait combien rentre, on peut planifier ses remboursements de crédit, et la gestion est relativement simple.
En France, la longue durée est aussi la formule la plus sécurisée juridiquement. Le cadre est clair, encadré par la loi, et la fiscalité est connue. Certes, il y a toujours un risque de loyers impayés, mais il existe des assurances (GLI, caution solidaire) pour limiter ce risque. Globalement, la longue durée offre une sécurité de revenu qui permet de bâtir un patrimoine sans trop de surprises.
La courte durée fait rêver parce qu’elle promet une rentabilité supérieure. Louer un appartement à la nuitée peut générer deux, parfois trois fois plus de revenus qu’une location classique… à condition que le logement soit bien placé et occupé une grande partie de l’année.
Mais en France, la réalité est beaucoup plus compliquée. D’abord, la législation est de plus en plus restrictive. Dans de nombreuses grandes villes, il faut obtenir une autorisation spécifique de la mairie, parfois transformer le bien en “usage commercial”, et le nombre de jours autorisés peut être limité (souvent 120 jours par an pour une résidence principale). Certaines municipalités mettent en place des quotas, d’autres refusent carrément les nouvelles demandes. Et les règles changent régulièrement, ce qui crée une incertitude permanente pour l’investisseur.
Ensuite, il faut ajouter la charge de travail. La location courte durée, ce n’est pas encaisser des loyers passivement. C’est accueillir les voyageurs, gérer les entrées et sorties, entretenir le logement, répondre aux avis… ou payer une conciergerie qui prend souvent 20 à 30 % des revenus. Dans ce cas, l’écart de rentabilité avec la longue durée se réduit fortement.
Enfin, il y a la question du risque économique. Contrairement à un bail classique, rien ne garantit que le logement sera loué 60 ou 70 % de l’année. Un mois creux, une mauvaise saison touristique, un changement dans les habitudes de consommation… et la rentabilité chute brutalement.
Pour toutes ces raisons, la courte durée en France doit être réservée à des cas très précis : un emplacement exceptionnel, une mairie ouverte à ce type de location, et un investisseur prêt à assumer le risque administratif et opérationnel.
Profitez d’un accompagnement personnalisé pour optimiser, structurer et faire grandir votre patrimoine.
À l’étranger, la donne peut être très différente. Prenons l’exemple de Dubaï. Ici, la courte durée est non seulement autorisée, mais encouragée. Les démarches administratives sont simples, la réglementation est claire, et les plateformes de réservation fonctionnent à plein régime.
Surtout, l’écart de rentabilité entre la longue et la courte durée n’est pas marginal : il se situe autour de 20 à 25 %. Cela veut dire que pour un bien qui rapporte 6 % en location longue durée, on peut atteindre 7,5 % ou même plus en courte durée, sans prendre davantage de risques. Dans ce contexte, la courte durée devient une évidence : plus rentable, tout aussi sécurisée, et beaucoup plus flexible.
Ce contraste illustre bien la différence entre les marchés. Là où la France met des barrières pour limiter la location saisonnière, certains pays au contraire facilitent son développement. Pour un investisseur international, c’est un paramètre décisif à prendre en compte.
En France, la longue durée reste à privilégier. Elle offre une stabilité, une visibilité et une sécurité juridique qu’on ne retrouve pas dans la courte durée, trop contraignante et trop incertaine. La courte durée peut séduire, mais elle n’a de sens que dans des situations très ciblées, avec un emplacement exceptionnel et une vraie préparation.
À l’international, en revanche, le rapport de force change. Dans des villes comme Dubaï, où les règles sont claires et où la demande touristique est forte, la courte durée peut représenter une stratégie gagnante, avec une rentabilité nettement supérieure et sans contraintes administratives.
Au final, il ne s’agit pas de dire que l’un est meilleur que l’autre, mais de comprendre que chaque marché a ses propres règles. En France, privilégiez la sécurité de la longue durée. À l’étranger, n’écartez pas trop vite la courte durée : elle peut être un levier puissant de rentabilité, à condition d’être utilisée au bon endroit et dans le bon cadre.